Destination des cendres après crémation : Loi et possibilités

Une loi apparue le 19 décembre 2008 indique que les cendres funéraires bénéficient désormais des mêmes droits que ceux d’un corps enterré. Selon cette réglementation (article 16) « le respect dû au corps humain ne cesse pas avec la mort. Les restes des personnes décédées, y compris les cendres de celles dont le corps a donné lieu à crémation, doivent être traités avec respect, dignité et décence ». Depuis, il est donc important de prendre soin des cendres après l’incinération du corps.

Autrement dit, les familles doivent suivre certaines règles en ce qui concerne la destination des cendres après crémation pour éviter les sanctions pénales (raison profanation de sépulture ou délit de violation). S’il était possible de se partager les cendres ou de les conserver à domicile avant l’apparition de cette loi, ces pratiques sont désormais interdites de nos jours. Seuls deux pratiques sont autorisées après une incinération : la conservation ou la dispersion. Mais là encore, il existe des réglementations à respecter. Malgré cela, les contrôles se font encore très rares ou il est difficile de les contrôler.

La conservation des cendres dans une urne

Après la crémation, les cendres funéraires sont récupérées dans une urne. Nommée urne cinéraire, celle-ci est équipée d’une plaque sur laquelle l’identité du défunt et le nom du crématorium sont gravés. Plusieurs options sont possibles pour conserver cette urne : dépôt dans une case de columbarium (lieu réservée à la conservation des urnes cinéraires), inhumation dans une sépulture (caveau familial ou cavurne), scellement sur un monument funéraire (soit dans un cimetière, soit dans un lieu réservé au recueil des urnes cinéraires).

La conservation de l’urne funéraire qui contient les cendres du défunt dans une propriété privée est également possible mais pas dans un logement. Les cendres ne doivent pas non plus être dispersées dans un jardin.

Il est également possible d’expédier l’urne funéraire dans d’autres pays quelque soit le moyen de transport, mais à condition d’avoir une autorisation. Celle-ci doit être émise par le préfet du département dans lequel la crémation a eu lieu ou du lieu dans lequel le demandeur réside. Cet envoi doit également être déclaré à l’ambassade ou au consulat du pays concerné qui fera une demande des documents nécessaires.

La dispersion des cendres

Les cendres peuvent être dispersées dans la nature, mais loin des voies publiques et lieu public. Il est possible de le faire en mer à condition d’avoir une autorisation du maire de la commune du départ du bateau. Notez qu’il peut être interdit de disperser les cendres sur les cours d’eau dans certaines communes, n’hésitez pas à vous renseigner ! En ce qui concerne la dispersion en pleine nature, une déclaration doit être effectuée auprès de la mairie de la commune du lieu de naissance de la personne décédée.

La famille peut choisir de disperser les cendres dans des lieux dédiés pour cet effet au niveau des cimetières (exemple : un jardin du souvenir).

Toutefois, cela fait quelques années qu’il existe d’autres méthodes plus écologiques pour l’avenir des cendres. En effet, certaines entreprises soucieuses de l’environnement et pensant que la mort n’est pas une fin, proposent actuellement des alternatives révolutionnaires et plus écologiques à l’inhumation ou la crémation. Certaines de ces méthodes ne sont pas encore autorisée en Europe, tandis que d’autres commencent à devenir populaires. Voyons quelques exemples des nouvelles méthodes pour des funérailles écolo et durables.

La promession

Il s’agit d’une méthode écologique suédoise qui n’a pas encore été réalisée dans l’hexagone. Cette pratique est tout le contraire d’une incinération.

Elle consiste à conserver le corps à -18° durant 10 jours, puis utiliser de l’azote liquide pour le faire disparaître. Avec une température de – 196 °, les éléments deviennent friables puis réduits en poudre par une table vibrante. Aucune vapeur toxique (ni de Co2) ne sera répandue dans l’air grâce à cette méthode. Tous les éléments qui restent sont transformés en aimant, puis recueillis dans une urne biodégradable. En moins d’un an, la poudre contenue dans l’urne se transformera en compost qui peut être utilisé pour faire pousser un arbre. Ce procédé montre que la fin d’une histoire peut être le commencement d’une autre.

L’aquamation

Bientôt autorisée dans une quinzaine d’états américains, mais pas en Europe, l’aquamation, également appelée liquéfaction, consiste à dissoudre la dépouille dans un mélange chimique. Le corps sera alors soumis à une température de 180 °C et les tissus se transformeront en liquide au bout de quelque temps. Contrairement à la crémation, l’émission des gaz à effet de serre sera moins importante (réduit à un tiers). On obtient alors un liquide très riche utilisable comme fertilisant naturel.

Devenez un arbre

Lors d’une inhumation, le corps est mis sous terre dans un cercueil plombé. Toujours en se basant sur ce concept, deux italiens ont proposé l’idée de métamorphoser le corps en arbre. Mais comment ? Juste en plantant un arbre en bas du cercueil. Le cercueil doit alors être biologique et biodégradable pour que l’arbre puisse se nourrir des nutriments provenant de la dépouille.

Autrement dit, le corps sera un engrais pour l’arbre. Même concept, l’urne Bios s’agit d’une urne biodégradable et biologique, qui, une fois mise sous terre, se transformera en arbre. Les cendres du défunt (humain ou animal) contenues dans l’urne seront déposées en dessous d’un terreau dans lequel une graine d’arbre a été plantée (au choix). Lorsque l’urne se décompose, les cendres et le terreau se mélangeront et deviendront un engrais naturel favorisant la croissance de l’arbre.

Ainsi, la fin de vie d’un humain sera le début d’un autre être vivant. Le but est de regorger les cimetières d’arbres de vie.

Réincarnez-vous en œuvre d’art

Une idée farfelue proposée par Dave Blake en 2019. C’est après la mort de sa tendre grand-mère que l’idée de changer la fin de vie lui est venue. Pour cet américain, il n’était pas possible d’associer l’aspect artistique à la fin d’une vie en optant pour une crémation ou un enterrement classique, ce qui n’est pas acceptable.

Le décès de toute personne chère ou animal doit être unique et les proches qu’ils laissent ont droit à un souvenir durable et visible. C’est dans ce concept qu’il a fondé sa société Spirit Pieces. L’idée étant de récupérer les cendres des défunts et les placer dans le verre tout en créant des œuvres d’art uniques. Afin de mettre au point son idée, Dave collabore avec des maîtres verriers.

Et si vous deveniez un récif marin ?

Nous devons cette idée à certains entrepreneurs américains vivant à Floride, une pratique qui a fait son apparition depuis les années 80. Baptisée Eternal Reefs, l’idée leur est venue alors qu’ils étaient encore étudiants et amateurs de plongées. D’ailleurs, c’est en pratiquant leurs loisirs favoris qu’ils ont constatés l’altération du récif corallien en Floride.

C’est alors qu’ils ont décidé de mettre au point des moules artificiels en béton écologique, parfaite imitation des récifs naturels, qu’ils ont nommés les Reef Balls. C’est pour que la vie marine puisse reprendre ses droits en s’adhérant aux structures.

Mais en quoi cela touche le sort des personnes décédées ? Les entrepreneurs récupèrent une partie des cendres des défunts pour les mélanger avec le béton. Les proches qui le souhaitent ont la possibilité de participer à la création des moules et ajouter des ornements au choix (coquillages, messages, empruntes…). Le récif est placé dans les eaux de Floride après la cérémonie commémorative, devenant ainsi un support de choix pour les êtres vivants dans la mer. Grâce à cette technique, la fin de vie d’un proche aura enfin un sens et une nécessité.

Devenez éternel grâce aux diamants

Savez-vous que vous pouvez devenir un diamant après la mort… et oui ! Plusieurs entreprises américaines dont LifeGem proposent cette prestation particulière. La pierre créée sera certifiée et pourra se décliner en plusieurs teintes au choix. Cette pratique permet de rendre un hommage unique à la personne qui nous est cher, et de disposer d’un souvenir original et durable. Après l’incinération du corps, les cendres sont recueillies pour créer une pierre précieuse. Il est également possible de réaliser ce procédé avec une mèche de cheveux.

Mélomane pour l’éternité?

Au début, cette idée s’agissait d’une simple passion. Mais beaucoup de personnes ont été séduites par ce concept. C’est alors que le musicien anglais Jason Leach a décidé de lancer son business et créé son entreprise And Vinyly. La technique consiste à compresser les cendres de la personne décédée jusqu’à obtenir un vinyle. Il permet aux familles d’enregistrer le ou les morceaux qu’elle désire (en dehors des morceaux protégée par les droits d’auteurs).

Tutoyez les étoiles

Expédier les cendres dans l’espace, c’est le service proposé par Celestis. Vous pouvez choisir entre : l’aller-retour, le voyage sur la lune, conservation de l’urne dans un satellite géolocalisable ou dispersion des cendres dans l’univers infini. Cette méthode n’est pas écologique, mais donnera la possibilité aux familles du défunt de réaliser ses rêves ou de le retransformer en poussière éternelle.